Elle était douce, passionnée et courageuse alors que j’étais curieuse, rusée et arrogante. Elle avait pris ma défense un après-midi alors que j’étais encore une inconnue à ses yeux. Elle avait réussis à me remettre à ma place en douceur, et je ne l’avais ni insulté, ni même protesté. Elle avait provoqué en moi ce quelque chose qui a fait que je su qu’elle deviendrait bien plus que la fille qui avait pris mon partie face à Appoline Hopefull, qu’elle semblait bien connaître. C’était il y a deux mois, un lundi.
Aujourd’hui, nous passions le plus clair de notre temps libre ensemble, à se dévoiler, à rire et à critiquer.
J’avais trouvé en elle une personne qui me comprenait. D’un seul regard ou d’un seul geste, tout était dit. Peu de personnes avaient cette chance, et pour une fois, c’était à moi que le destin avait décidé de faire plaisir. La vie ne m’avait pas gâté, et ce depuis que j’étais née. Oxana savait ce qu’il y avait principalement à savoir sur moi, et je connaissais les grandes lignes de sa vie à elle. L’homme qu’elle avait tant aimé autrefois s’en était allé avec une autre, laissant une Oxana brisée, mais avide de vengeance. Celle-ci avait décidé de traquer la femme qui avait fait que ses rêves se soient envolés en un claquement de doigts. Rancunière jusqu’au bout des ongles, personne ne la ferait changer d’avis, et se ne sera pas moi qui lui jetterait la pierre la première. Je comprenais sa douleur malgré le fait est que je n’ai jamais connu le grand amour, ou l’amour en général. Mal aimé, je n’étais pas prête à me laisser envahir par ce sentiment qui m’effrayé depuis toujours. Je décidai alors d’être là pour mon amie dès qu’elle aurait besoin de mon aide. La fraude ne me faisait pas peur. Travailler dans l’illégalité ou dans la légalité, ce n’était pas une grande différence pour moi. Oxana le savait bien, elle me soupçonné une double vie à côté de ce métier de serveuse, mais ne me posai jamais aucune questions. Je feignais l’ignorance dès qu’elle m’observait avec ce regard désapprobateur dont elle seule connaissait le secret. Elle souriait du coin de la bouche, pendant que je continuais de nier du regard, pour finir dans un éclat de rire auquel elle m’accompagnait joyeusement. Une belle amitié était née ce lundi d’il y a de deux mois, et je remerciai d’un côté de ma tête la provocation de cette folle d’Appoline Hopefull qui venait me chercher des noises dès qu’elle en avait l’occasion. A l’évidence, la pilule n’était pas passée. Elle avait toujours en travers de la gorge cette histoire de soi-disant séduction…

Une belle après-midi s’offrait à nous aujourd’hui. Le marché qui avait lieu depuis ce matin était toujours d’actualité, et les étalages de légumes, fruits, fromages et divers produits frais avaient été dévalisé. Il restait néanmoins quelques denrées, de moins bonnes qualités, certes, mais qui semblait tout aussi bonnes. Oxana décida de jouer de ses charmes. Elle s’approcha d’un des commerçants, en battant des cils, ses yeux bleus faisaient tourner la tête de tous les hommes, et ce bonhomme ne dérogea pas à la règle. Il offrit deux pommes bien juteuses à Oxana, comme celle-ci le lui avait demandé deux minutes auparavant. Elle le remercia, et s’enquit de me rejoindre, m’offrant avec le plus grand sourire l’un des deux fruits.
Nous continuâmes à marcher à travers le marché, esquivant du mieux que nous le pouvions la foule qui s’étendait à perte de vue. Les marchands continuaient à crier à tors et à travers, essayant d’attirer la clientèle qui déferlait le long des stands.