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 Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo]

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Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Vide
MessageSujet: Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo]   Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Icon_minitimeMar 28 Déc - 22:51

Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Jude & Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Ryo3

Il y a trois ans, cabine du Capitaine de la Santa Alma,


C’était encore le milieu de l’année… L’été était capricieux cette année là. Grognon même. Tantôt il venait coucher sur le pont des navires et des mers qu’ils souillaient les rayons chaud, voir assommant d’un soleil de plomb… Tantôt il préférait déverser, le temps de quelques minutes, de vraies averses torrentielles. L’air restait, quoi qu’il en soit, très lourd, rendant les cales des bâtiments plus agréables que n’importe quel autre endroit d’un bout à l’autre des navires.

Les gabiers étaient de mauvaises humeurs pour la plus part, obligés de changer les voiles constamment sous les caprices d’un vent qui savait se faire aussi absent la plus part du temps que déchaîné en quelques occasions. Une voile avait d’ailleurs été arrachée quelques heures avant cet instant et c’est ce qui avait figé le navire de « commerce » qui transportait Mao. Quoi que de commerce, il s’agissait plutôt de traite d’esclaves. Pas qu’il fût particulièrement mal traité, Mao n’avait pas à se plaindre compte tenu du sort de certains autres, mais certaines choses commençaient à lui manquer.

Pour commencer : il avait faim. Ho, il était nourrit oui… D’un… « truc » sans forme et au goût finalement indéterminé, contenant plus d’épices qu’il n’en fallait afin de terrasser les bactéries qui auraient pu s’y loger. Les premiers jours, tous les prisonniers à bord en avait été malade, leurs estomac appréciant fort peu ce traitement auquel ils n’étaient pas habitué. Bref… Toujours était il que si Mao mangeait ce qu’on lui servait, ce n’était pas tant par faim que par instinct de survie. Et il avait soif aussi. Avec un temps pareil, les rations d’eau diminuaient vite et les pluies encore fréquentes étaient néanmoins chargées d’acidité, rendant la récolte moins bonne qu’il n’y paraissait.

Mais ce n’était ni la faim ni la soif qui manquait le plus à Mao, à ce moment précis. Ce qui lui aurait vraiment fait plaisir… C’était un bain. Et ok, soyons sérieux une minute : prendre un bain sur un navire quand on avait le statut d’esclave, on pouvait toujours s’assoir dessus. De fait il profitait d’un peu d’eau croupi partagé avec trop de personnes et il se jurait à chaque matin que sa première action d’homme libre serait de prendre un bain. Et chaud avec ça, comble du luxe…

Ce qu’il faisait présentement, sur le pont, la main en visière au dessus de son regard en amande ? Il avait été attiré depuis le fond de la cale où il était occupé à ajuster les dosages de poudres, par des cris depuis la vigie, colportés par d’autres hommes, annonçant les voiles d’un navire en vue. Mao s’était d’abord penché pour voir par-dessus le canon sur lequel il était affairé avec un jeune mousse et à l’horizon dégagé, il avait effectivement aperçu un navire dont le pavillon ne lui était encore pas visible, distance oblige. Ce qu’il pouvait en revanche deviner facilement, c’était l’importance du bâtiment. Il était long, avec de larges voilures qui lui permettaient, malgré le vent trop léger, d’avancer à bonne vitesse. Sur ses flancs, lors d’une manœuvre, les trappes des canons étaient nombreuses et nul besoin de faire preuve de beaucoup d’imagination pour comprendre qu’il grouillait d’hommes.

Et finalement, n’y tenant plus, Mao avait quitté la calle pour se rendre sur le pont où l’activité n’avait que peu changé, preuve que le navire en approche n’était pas considéré comme ennemi. Pas de pirates en vue ? Dommage, la diversion et l’occasion auraient été belles. L’asiatique s’était approché du bastingage et son regard était resté accroché au bâtiment en approche. Personne ne faisait attention à lui, plus ou moins habitué peut être, à le voir jouer dans les pattes de tout le monde. Ho, il était bousculé et remit plus d’une fois à sa place… Parfois un ordre lui était envoyé… Quand la situation le permettait, Mao faisait tout simplement mine de ne pas comprendre. En règle général, ces imbéciles préféraient croire qu’il était stupide que désobéissant.

Peu importait de toute façon, l’énergie dépensée sur le pont à nettoyer un peu ce dernier et la soudaine lubie du capitaine pour une tenue un peu plus proprette tendait à prouver que leurs « invités » étaient de marque. Il y avait déjà eu des branles bas de combat du genre… Mais à ce point, peut être jamais. Riches les occupants du bateau en approche ? On pouvait le soupçonner en tout cas.

Et puis au fur et à mesure de l’approche, le pavillon qu’il ne pouvait pas voir lui était apparu. Comment ne pas le reconnaître alors qu’il arborait l’emblème Espagnol ? Celui là même que deux autres navires, quoi que plus petits, avaient arboré en mouillant l’encre à Shizuoka… ? Après le pavillon, se fut le nom du navire qui fut lisible ainsi que sa proue visible. La « Santa Alma ». Et Dieu ! Le capitaine de ce petit navire d’esclaves semblait ravit, ordonnant déjà qu’on sorte certains « spécimen » de leurs cages. Et quand il s’était tourné vers lui, Mao avait froncé les sourcils.

Cet homme là avait déjà renoncé à le « vendre » plus d’une fois. Bien que Mao se sente froissé qu’on monnaie sa petite personne, il était agréable qu’on juge qu’il avait une valeur conséquente. Allons donc… Pourquoi le regardait-il avec insistance alors ? En tout cas, il avait été aligné avec les autres et ce n’était pas son indignation qui avait joué en sa faveur !

Il n’avait plus fallu que quelques minutes ensuite pour que les amarres soient jetés. Et ce bâtiment, la Santa Alma… S’il vous plaît… C’était un navire comme Mao n’avait pu que les imaginer. Rien à voir avec ceux sur lesquels il avait mit les pieds. En encore, il n’en voyait que la coque extérieur, c’était dire s’il était impressionné ! Comme il se penchait pour mieux voir les espagnols qui s’avançaient sur le pont, on lui donna une petite tape sur la tête ! Mao eu une petite exclamation rageuse en bousculant l’homme qui lui rendit sa bousculade, l’envoyant pour sa part trébucher sur un cordage. Oui, discrétion, c’était son second prénom ce jour là.

Mais au moins, depuis sa place sur le sol, il n’y avait pas de problème : il voyait bien…

Et le spectacle était des plus intéressant. L’homme qui de toute évidence, était la nouvelle star du moment, et donc probablement le Capitaine du Santa Alma était bien plus jeune que Mao ne l’aurait soupçonné. Il possédait en revanche ce port altier et fier que devait probablement arborer tous les espagnols… Préjugés ? Et alors… Leur regard s’étaient croisés et Mao l’avait gentiment foudroyé du regard avant de se relever pour se remettre dans la file. Etait ce de la moquerie qu’il avait lu dans ce regard clair ? Oui clair ! Mao ne cessait de s’émerveiller silencieusement devant ces iris colorées que pouvaient posséder les caucasiens. Mais des bleus comme ça, c’était la première fois qu’il en voyait. Et peut être que c’était pour ça qu’il jetait un coup d’œil de façon régulière, sa curiosité piquée à vif.

Mais finalement, à bien y réfléchir, cet intérêt n’était il pas partagé ? Cet homme là lui était au moins autant exotique qu’il l’était pour lui-même non ?

A priori oui. C’était du moins la constatation qu’il avait été obligé d’en faire alors qu’il avait finalement été « vendu ». c’était révoltant, nous sommes d’accord. Et ce n’était pas de savoir que ce Capitaine, présenté sous le nom de Gabriel Mansillo, avait dépensé une fortune pour s’octroyer ses privilèges qui le rendait moins grognon.

Et voilà où nous en étions enfin. Dans une cabine à bord de ce navire si grand qui avait ébahit Mao. L’endroit semblait plus propre, les hommes plus disciplinés. Etonnant tant de rigueur sur un bâtiment qui comptait autant d’homme et qui avait à leur tête un capitaine si jeune, non… ?

Et ce dernier, s’il vous plaît, semblait être le genre d’homme à croire que tout lui était dût ou acquit. Partout, il semblait à son aise voir même carrément en son fief et à la grande stupéfaction de Mao, il semblait être le seul que cette situation choquait.

- Vous manquiez d’homme sur ce navire peut être ?

Il voulait bien coopérer, mais il était un peu vexé pour l’heure alors… Et se disant, il continuait de détailler l’homme en face de lui, gardant chaque trait en mémoire. Les grands yeux ronds, leur couleur si attrayante, la haute silhouette bien droite… Il aurait pu lui sembler sympathique s’il n’avait pas tant semblé le prendre de haut.

- Je peux connaître la raison de ma présence ? Je ne suis pas en visite de courtoisie j’imagine.

Puis toujours sur le même ton encore un peu vexé quoi que récupérant un semblant de calme :

- Il y a chez les miens beaucoup plus de politesse. Vous a-t-on remit au moins l’arme qui était la mienne lorsque j’ai été fait prisonnier ?

Et il poursuit, se parlant finalement plus à lui-même qu’autre chose, glissant parfois un peu sur les sonorités espagnoles qu’il maîtrisait encore mal :

- Non, bien sûr que non, les espagnols semblent avoir le goût du vol et du pillage… !

Pliant ensuite sur son orgueil pour éviter d’avoir des ennuis, ce qui n’était pas franchement le moment, il ajoute donc tout de même :

- C’est un beau navire que vous avez. Je respecte qu’un homme si jeune en ait le commandement.

Au moins, ce n’était même pas un mensonge…

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Gabriel Mansillo
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MessageSujet: Re: Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo]   Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Icon_minitimeSam 1 Jan - 19:53

C’était il y a trois ans, avant que Gabriel ne devienne cet homme encore plus cruel qu’il ne l’était déjà et qu’il ne tue sa propre femme suite à un de ces nombreux excès de colère. Même le plus immonde des êtres n’était pas à l’abri du remord et Gabriel n’allait pas y échapper suite à cet acte, une sorte de punition pour cette abomination. Pas pour Mao bien sûr, car Gabriel, avec ce mépris envers tout ce qui n’était pas espagnol, n’arrivait pas à concevoir qu’un asiatique somme toute banal puisse être supérieur à son sang. Non, le remord, c’était pour sa femme au sang espagnol, qu’il allait malencontreusement pousser contre un chandelier et qui allait lui fendre le crâne. C’était sans doute ce remord qui allait ensuite le pousser à avoir cette relation avec son esclave. Il n’avait jamais aimé Andréa, la trouvant trop fade tant au niveau de sa personnalité qu’au niveau physique. Pourtant, elle avait été une très belle femme et au caractère presque parfait. Certain avait même envié Gabriel, mais le capitaine de la Santa Alma n’avait tout de même pas été satisfait. Il possédait une famille et détenait un poste prestigieux, mais en éternel insatisfait qu’il était, il n’avait jamais su l’apprécier et se contenter de cela. Ses ambitions le poussaient à faire toujours plus pour en obtenir davantage. Il recherchait aussi la perfection la plus totale et c’était sans doute ce qui expliquait pourquoi il avait dépensé une fortune même pour un simple esclave. Il voulait que sa ‘’propriété’’ soit avenante elle aussi. Pas autant que lui bien sûr, mais presque. Pourquoi un esclave? Tous les grands hommes en avaient et Gabriel avait décidé qu’un va-nu-pied pour faire les tâches qui l’incommodait lui plairait. Le capitaine était donc sur son navire, en direction de Porto Nuevo pour ainsi aller faire son achat. Il connaissait quelques bons marchands d’esclave, qui traitait décemment ses prisonniers. En effet, Gabriel n’avait pas vraiment envie que son esclave soit malade ou qu’on l’ait trop malmené. Ce serait dommage d’acheter quelque chose de trop abimé. Toutefois, il remarqua un navire marchand qui avait jeté l’ancre, ce qui le troubla. Il sortit sa longue vu et remarqua des hommes qui s’afféraient à réparer une voile brisé. Il remarqua, par la même occasion, que ce navire n’était pas un simple navire de commerce, mais plutôt de traite d’esclave. Comme il tombait à pic. Gabriel gueula des ordres et ses marins mirent le cap en direction de ce navire.

Lorsque la Santa Alma jeta l’ancre elle aussi près du navire marchand, les marins arrêtèrent pour un moment leur travail et lorsqu’ils remarquèrent que c’était un navire arborant le pavillon espagnol et militaire qui plus est, ils en furent bouche bée. Leur capitaine, Thomas, sortit de sa cabine et sentit la nervosité le gagner lorsqu’il remarqua de quel navire il s’agissait. Il pressa tout de même ses hommes pour qu’on sorte les esclaves les plus potables à offrir. Qui sait, peut-être que Mansillo était finalement venu pour s’approprier un gentil gaillard à traîner partout tel un toutou? Thomas savait que les aristocrates aimaient bien avoir quelqu’un près d’eux pour leur lécher les bottes en tout temps. En plus, il avait de la ‘’marchandise’’ plutôt exotique à lui offrir. En effet, il espérait que le cruel capitaine de la Santa Alma n’avait pas jeté l’ancre parce qu’il était au courant de ses activités illégales avec certains pirates. Il se composa un air serein pour masquer le tout et lorsque les marins de la Santa Alma jetèrent une planche entre le navire marchand et le navire de guerre, les bottes d’un jeune homme claquèrent sur celle-ci : Gabriel Mansillo. Le capitaine espagnol avait fière allure et son arrogance ne se démentait pas avec cet air hautain qui imprégnait ses traits. Le capitaine du navire marchand continua tout de même de regarder le jeune homme qui posait maintenant le pied sur son navire, une certaine admiration à l’égard de celui-ci et ce, même si l’envie de lui coller son poings sur sa sale petite gueule d’aristocrate le démangeait. Bah oui, c’était à cause d’homme comme lui que son commerce avec certains pirates devenait dangereux.

Il y eut une bagarre un peu plus loin et Thomas héla un ordre pour que ces imbéciles se calment un peu. Comme de fait, un des esclaves s’était écroulé parmi les cordages et Monsieur Mansillo avait détourné le regard vers celui-ci. Thomas crut voir un rictus moqueur sur les lèvres du jeune capitaine et un vif intérêt dans ses prunelles pâles. Thomas n’était pas idiot, il avait toujours sut que cet esclave valait un peu plus que les autres. Gabriel s’avança vers le capitaine du navire marchand et il lui lança une bourse avec un nombre de pièces non négligeable qu’il attrapa au vol. Thomas ne pouvait pas refuser un tel achat. L’affaire fut donc conclue rapidement.

Trois mois plus tard, le capitaine Thomas allait être pendu pour avoir fait affaire avec des pirates. Comme quoi, rien ne pouvait échapper à Gabriel Mansillo.

Gabriel était donc retourné sur son navire et la Santa Alma était repartit voguer sur les mers. Le capitaine Mansillo avait emmené sa nouvelle acquisition dans sa cabine et il avait tenté de lui trouver des vêtements plus potables pour son esclave que les guenilles qu’il portait. Quand même, Gabriel avait une certaine fierté et il ne voulait pas se balader avec une chose répugnante près de lui. Des vêtements de jeune mousse, voilà qui ferait l’affaire. Il sortit le tout et le posa sur sa table. Après quoi Gabriel s’assit sur sa chaise, les pieds sur la table et se servant du bon vin qu’il prit cul sec. Ouais, il était absolument en son fief. Le capitaine de la Santa Alma dévisagea sa nouvelle acquisition et il se surprit à trouver quelque chose de charmant dans ses traits asiatiques. C’était surtout sa frêle carrure et ses yeux en amande qui retenait son attention. Il fut encore plus surpris de savoir qu’il se débrouillait drôlement bien en espagnol. Il avait certes un gros accent, mais Gabriel était satisfait de savoir qu’il n’était pas tombé sur un imbécile. Même son regard semblait respirer l’intelligence et la ruse. Le capitaine comprit qu’il devra sans doute faire attention.

-J’avais besoin de quelqu’un pour faire quelques tâches. En gros, tu es mon serviteur personnel. Rassure-toi, quand on ne se montre pas odieux avec moi et qu’on suit mes ordres, je suis plutôt d’agréable compagnie.

Il avait dit cela d’un ton tout à fait naturel et lorsqu’il parla de son arme, Gabriel eut un rictus : oui, il était décidément charmant. Comme s’il allait lui redonner son arme. Il ne voulait quand même pas se faire embrocher par son propre esclave. Le capitaine se leva et prit l’épée de Mao entre ses mains qu’il avait mit dans une armoire. C’était une belle arme malgré sa simplicité et Gabriel la sortit de son fourreau en regardant la lame recourbé ainsi que le pommeau. L’orfèvrerie -autant dans les armes que dans les autres objets de métal- l’avait toujours fasciné et lorsqu’il tombait sur une arme exotique, il était toujours impressionné. Le capitaine avait vu de nombreuses fois cette épée sur des estampes japonaises et en avoir une réelle l’impressionnait. Il comprenait l’importance que pouvait avoir une arme, mais il n’était pas assez fou pour lui redonner celle-ci. Il avait d’ailleurs lui-même dépensé pas mal de pièces pour faire forger son épée sur mesure et depuis ce temps, il ne la quittait plus. L’esclave ajouta alors un commentaire qui le réfrigéra. Son regard se refroidit et il toisa le jeune homme, en se retenant de le gratifier d’une baffe : pas tout de suite. Son but n’était pas de se faire haïr dès les premières minutes. Il fallait cependant qu’il impose une certaine autorité. Son esclave n’avait pas à juger les Espagnols, surtout pas devant Gabriel qui avait une fierté national un peu trop intense. Il regarda son esclave en se disant que celui-ci n’était peut-être pas aussi banal qu’il ne semblait l’être, puisqu’il était en possession d’une arme. Son regard se fit réfrigérant et son ton, sec :

-J’ai demandé au capitaine si tu avais des effets personnels. Il m’a donné ton arme. Compte toi chanceux qu’il ne l’est pas vendu. Cependant, je vais la garder avec moi. Je n’ai pas envie que tu m’égorge avec celle-ci. Ce n’est pas que je te crois dangereux, mais on n’est jamais trop prudent, n’est-ce pas? Mais si ton attitude me paraît correcte, je vais peut-être te la redonner.

Il remit l’épée dans son fourreau, tout en dardant un regard toujours aussi glacial dans celui de son esclave. Il remit ensuite l’arme dans une armoire, qu’il ferma à clef, tout en ajoutant :

-Tu vois, même les Espagnols savent faire peuvent de civilité lorsqu’ils le veulent bien.

Cet impertinent allait devoir prendre son mal en patience parce qu’il commençait très mal pour le moment. L’asiatique se rendit compte de sa bévue et il se rattrapa en le complimentant sur son navire et le prestigieux poste qu’il occupait malgré son jeune âge. Il émit un ricanement et un sourire se cloua sur ses lèvres :

-Je vois que tu te rattrape Soleil-Levant. Mon père avait des contactes et il m’a toujours dit que j’avais le tempérament pour ce genre de chose. Je me suis donc retrouvé capitaine de la Santa Alma.

Sans le vouloir, Gabriel avait rebaptisé son esclave Soleil-Levant, un surnom qu’il allait garder ensuite pour celui-ci. De toute façon, le nom n’était pas important, non? Pour Gabriel, Mao n’était rien d’autre que sa ‘’propriété’’. Il lui lança ensuite les vêtements qu’il lui avait trouvés.

-Retire tes guenilles et met ces habits. Je n’ai pas envie de me balader avec un va-nu-pieds aux vêtements sales et déchirés. J’ai un minimum de fierté quand même.
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MessageSujet: Re: Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo]   Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Icon_minitimeLun 3 Jan - 16:53

Le capitaine, dont le nom lui était encore pour le moins obscure s’était fait pour le moins flegmatique de son côté. Il était dans son fief, sur son territoire, et de toute évidence, pas la peine d’essayer de remettre en cause ce fait. Il était ainsi des hommes dont l’égo était plus grand que les mers et les océans. Celui là semblait en fait partit avec son port altier, son petit air supérieur et ses manières de petit prince. Encore que de « petit prince », il devait briguer des ambitions de roi celui là non ?

Bon… Peut être Mao n’était il pas complètement objectif… Fallait reconnaître que de son point de vue, les choses ne tournaient pas trop à son avantage ces derniers mois. Il y avait eu l’attaque de Shizuoka, le navire de traite d’esclaves… Et voilà à présent qu’il mettait les pieds sur un navire de guerre espagnol certes impressionnant et luxueux comparé à la coquille de noix précédente mais qui n’était pas non plus pour le satisfaire. Qu’importait la richesse de la cage tant que la porte en était fermée à double tour…

Des vêtements avaient été déposés sur un angle du bureau. Mao avait plus ou moins louché dessus avant de regarder les siens. En fait, il avait toujours les mêmes que lors de l’attaque. Un kimono sous un hakama sombre. Seules les chaussures avaient réellement changées, dépareillant le tout. Ses geta n’avaient pas tenu très longtemps et la corde en avait cassé après quelques semaines seulement. Deux peut être. Plus sûrement trois. En tout cas, il rechignait un peu à les laisser aussi facilement, pour peu que, comme il le supposait, ces vêtements soient pour lui. Néanmoins, l’asiatique devait admettre que la perspective d’enfiler de nouveau vêtement, qui semblait pour le moins propre et sans accroc comparé aux siens, lui était plus que confortable. Second poids dans son indécision : il ne voulait pas offrir au capitaine ennemi la satisfaction de le voir se mettre à genoux devant lui.

Ce même capitaine prend ses aises, posant son royal postérieur sur une chaise, balançant ses pieds sur le bureau comme pour lui montrer plus encore à quel point dans leur situation présente, c’était lui qui dominait. Bigre… Mao lui aurait bien fait ravaler sa fierté à ce paon là. Cet espagnol montrait un peu trop ses plumes et tout comme l’animal qui lui servait soudainement de totem, il y avait fort à parier que son cri devait être des plus ridicule ! Pas objectif là encore ? Et alors ? De quoi se mêlait il enfin ?!

Une bouteille est sortit d’il ne sait où et Mao observe le capitaine s’en servir un verre. La couleur pourpre et sirupeuse n’aurait probablement pas plus lui rappeler le sang qu’à cet instant précis. Peut être à cause de ce petit air fier et conquérant qu’arborait l’espagnol à le regarder ainsi ? En fait, à le voir, Mao aurait juré qu’il avait l’impression d’avoir conquit le Japon rien que de part sa présence en ces lieux. Peut être bien qu’il présumait là encore mais ce n’était que son état d’esprit. Et présentement, il n’avait que peu de carte en main, même pas le nom de cet homme… Ce grand conquérant qui avait acheté sa victoire pour à la fois trop d’argent et pas assez.

Mao se reconcentre sur le visage du capitaine, ne lâchant pas, pour quelques instants, les deux billes clairs qu’il perçoit au milieu de ce visage où toute trace d’adolescence avait céder sa place à des traits d’homme, confirmant à Mao que celui là devait avoir une petite trentaine d’année. Peut être un peu plus… Peut être un peu moins. Il était tout blond aussi, quoi que couleur un peu paille et qui tirait, sur quelques mèches éparse, à un blond plus cendré, presque brun. Disons miel pour trouver un juste milieu. Mais des cheveux blonds, il en avait déjà vu sur l’autre navire alors qu’importe. Toute sa curiosité allait aux yeux bleus qu’il découvrait. Mao en entendu parler et peut être qu’il n’avait jamais cru que se fut réellement possible au fond… Enfin…

-J’avais besoin de quelqu’un pour faire quelques tâches. En gros, tu es mon serviteur personnel. Rassure-toi, quand on ne se montre pas odieux avec moi et qu’on suit mes ordres, je suis plutôt d’agréable compagnie.

Son « serviteur personnel ». Voilà, le petit prince se sentait un peu trop roi présentement non ? Il espérait quoi de Mao ? Qu’il se mette à genoux pour frotter le sol ? Qu’il lui lave et pli ses vêtements ? Qu’il refasse sa couche, lui prépare de l’eau pour se laver et l’aide à se dévêtir au moment du coucher ? Mais il n’était pas un homme de ce genre bon sang ! Mao était lettré et avait reçu une formation militaire ! Rien qui permette à cet homme là de le considérer comme un « serviteur » tout juste bon à exaucer ses caprices d’enfant roi !

L’espagnol se relève, va jusqu’à une armoire d’où il sort son sabre, fier katana ciselé avec une méthode comme on en avait que dans son pays. Une lame longe, fine, légèrement courbe en son bout et au poids ajusté, légèrement lesté au nouveau de la garde pour convenir à la main de Mao. Son arme, c’était l’âme de tout guerrier non ? Et c’était rageant de la voir ainsi dans la main d’un autre. Il était néanmoins moins frustrant de voir que le capitaine tenait l’objet –si ce n’est œuvre d’art et de simplicité- avec un certain respect. Au moins avait il plus de manière et de conscience qu’il n’en donnait l’impression.

Pourtant, alors qu’il avait à nouveau ouvert la bouche au sujet des espagnols et de leur soif de conquête et de pillage, le capitaine s’était fait comme piqué à vif. Sa silhouette jusque là détendu s’était redressée, lui donnant quelques centimètres supplémentaires et les yeux bleus s’étaient posé à nouveau sur sa personne, beaucoup moins curieuse et fière à présent. En fait, si ce regard là avait pu se comparer aux mers caribéenne jusque là, elle rappelait à présent plutôt les mers froides du grand nord. Pas que Mao les ai jamais vu de ses yeux mais pour l’heure, perdu dans les prunelles céruléennes de l’homme en fac de lui, il les imaginait vraiment très bien.

Ainsi donc, le capitaine de la Santa Alma était patriote. C’était toujours bon à savoir quelque part… Même s’il aurait peut être été préférable de l’apprendre autrement, il va de soit…

-J’ai demandé au capitaine si tu avais des effets personnels. Il m’a donné ton arme. Compte toi chanceux qu’il ne l’est pas vendu. Cependant, je vais la garder avec moi. Je n’ai pas envie que tu m’égorge avec celle-ci. Ce n’est pas que je te crois dangereux, mais on n’est jamais trop prudent, n’est-ce pas? Mais si ton attitude me paraît correcte, je vais peut-être te la redonner.

Mao pince les lèvres, se mordant la langue pour ne pas s’injurier dans sa langue natale, juste pour se défouler. Non mais quel toupet, vraiment… Qu’il se compte chanceux ? De toute évidence, ils ne lisaient pas la même histoire, car aucun homme ne pouvait se compter chanceux d’être vendu puis prit comme esclave et serviteur. Qui plus est, il se fait un peu insulter au passage. Il n’avait pas l’air dangereux ? Ho bien, il ne faisait peut être qu’un mètre soixante cinq et pesait peut être à peine plus de cinquante kilos, mais il avait d’autres atouts ! Et puis, après tout, il savait très bien se servir de son katana, qu’on en doute pas ! Du moins, que cet homme là n’en doute pas car effectivement, Mao nourrissait de plus en plus le doux fantasme de lui trancher la gorge d’une oreille à l’autre, juste pour voir si un homme comme celui là avait le sang aussi bleu qu’il avait l’air de le croire.

Néanmoins, à la semi promesse faite en filigrane, Mao récupère un peu de sang froid, se détendant légèrement sans pour autant offrir plus au Capitaine de marine qu’un regard furibond. Ils n’étaient pas amis, fallait pas se leurrer. Pas plus que réellement ennemis notez bien pour le moment. A peine adversaire en fait compte tenu de la situation. Tout au plus étaient-ils en désaccord profond sur la relation qu’ils allaient entamer ces prochains jours…

L’arme retrouve sa place dans l’armoire, une clef est tournée et le bruit caractéristique du verrou se fermant sur sa propriété vient lui faire claquer sa langue contre son palais dans un signe d’impatience et d’agacement.

-Tu vois, même les Espagnols savent faire peuvent de civilité lorsqu’ils le veulent bien.

C’est ça… Il pouvait bien se le faire croire si ça lui faisait plaisir. Mao lui, savait bien ce qu’il en retournait pour les avoir vu à l’œuvre, ces espagnols maudits.

Mais visiblement, caresser l’orgueil du capitaine était encore chose aisé, même après l’avoir plus ou moins prit à rebrousse poil. Preuve en était sa satisfaction présente après avoir reçu un compliment. Au moins faisait il partit de ces hommes qui « positivent » si on pouvait dire les choses ainsi.

-Je vois que tu te rattrape Soleil-Levant. Mon père avait des contactes et il m’a toujours dit que j’avais le tempérament pour ce genre de chose. Je me suis donc retrouvé capitaine de la Santa Alma.

Mao fronce les sourcils, ayant soudainement l’impression que son espagnol maladroit vient de lui faire défaut. « Soleil-Levant » ? C’était bien ainsi que cet homme là l’avait appelé ? Il y avait erreur sur la personne hein… Mao en relève à peine la réflexion pour le moins orgueilleuse qui suit à propos des dires du père du capitaine.

Alors qu’il est sur le point d’y réplique, Mao se reçoit les vêtements posés sur un coin de bureau sur la figure et les récupérant, ramassant une chemise qui s’était retrouvé par terre, il grogne un peu, pour la forme, alors que l’homme l’invective :

-Retire tes guenilles et met ces habits. Je n’ai pas envie de me balader avec un va-nu-pieds aux vêtements sales et déchirés. J’ai un minimum de fierté quand même.

Non mais il était VRAIMENT vexant ! D’ailleurs, le regard noir que Mao lui jette est sans équivoque. Et ce n’est que parce qu’il a bien comprit qu’un affrontement immédiat ne servirait pas sa cause qu’il ne réplique pas de façon acerbe. Ho, cet espagnol était bien loin de l’avoir gagné à sa cause, et il n’y parviendrait probablement jamais… Mais bon sang !

- Mao. Je m’appelle Mao… Pas Soleil-Levant « Capitaine ».

Rapidement, il observe les vêtements qu’il tien entre les mains pour s’assurer de la taille qui semble être bonne.

- J’ai un minimum de fierté moi aussi et je ne vous permets pas de me traiter de va-nu-pieds…

Parce qu’il fallait que ce point là soit clair. Néanmoins, il a des questions plus importantes à régler pour l’heure :

- Où est ce que je dors ? Pour combien de temps ce navire est il en mer ? Quelle est sa vocation ? C’est un bâtiment de guerre il me semble… Il est plus gros que ceux que j’avais déjà vu…

Vrai que les deux qui avaient attaqués Shizuoka avec le navire de traite d’esclave étaient beaucoup plus petit.

- Et quel est votre nom à vous ? Vous êtes capricieux…

Oui, la dernière réflexion n’était là que pour se soulager un peu de la pression qu’il ressentait à faire profil bas.

- Je ne veux pas me changer ici. Je veux le faire à l’abris… !

Mao grogne un peu et son regard se posant sur le verre de vin vide il sent son estomac gargouiller… Aussi finit-il par demander en soupirant :

- Quand est ce qu’on mange sur cette coquille ?

Bon, la Santa Alma n’était pas exactement une « coquille »… Mais il avait le droit d’être « un peu » à cran tout de même…
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Gabriel Mansillo
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Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Vide
MessageSujet: Re: Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo]   Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Icon_minitimeDim 9 Jan - 5:10

Gabriel avait toujours eut ce qu’il désirait, peu importe comment et peu importe les circonstances. Même enfant, il avait su manipuler les aînés pour obtenir ce qu’il voulait et cela, à toute les fois où il leur demandait quelque chose. Ces prunelles d’un bleu saisissants y étaient sans doute beaucoup pour quelque chose, car elles lui donnaient un air tout à fait angélique. La pâleur de sa chevelure lui avait aussi donné l’apparence d’un petit ange, le rendant charmant aux yeux des femmes de la noblesse, qui, tout en émoi devant un petit garçon si beau, l’avait couvert d’amour comme s’il avait été leur propre fils. Oh oui, ce petit allait en ravir des cœurs et Gabriel, malgré son jeune âge, se gonflait déjà le torse de fierté et d’importance. Même son nom témoignait de cet aura séraphique qu’il semblait dégager. Il avait été un enfant gâté par la vie et parce qu’il avait toujours obtenu ce qu’il voulait, ses crises avaient été tout à fait spectaculaire lorsqu’on lui avait refusé ce qu’il voulait. Ses pauvres parents avaient du subir cette tornade infernal qu’avait été Gabriel lorsqu’il avait été en colère. Les Mansillo finissaient toujours par céder, lasse de subir le puissant et fatiguant courroux de leur fils. Le petit ange s’était donc souvent transformé en un véritable petit démon capricieux, caprice qui était encore bien ancré chez notre chère capitaine espagnole malgré sa trentaine.

A première vu, il semblait tout à fait déférent et aimable. Il était même d’agréable compagnie…mais seulement lorsqu’on était aristocrate comme lui et qu’on chantait avec fierté l’hymne national espagnol. C’était un véritable serpent et qui aimait se plaindre quand ça ne faisait pas son affaire en plus. Si Mao osait commettre une bévue, il allait en entendre parler longtemps. Gabriel était aussi du genre à faire un coup bas aux personnes qui le nuisaient. Le capitaine Mansillo ne comptait même plus le nombre de vies qu’il avait ainsi détruites et ce n’était pas aujourd’hui que ça allait cesser. Il avait des ambitions et personne n’allait le freiner dans ses rêves. Il avait beaucoup de pouvoir et d’influence sur les mers des Caraïbes et il savait en user à bon escient. Si Mao se montrait odieux, Gabriel allait lui faire payer d’une façon ou d’une autre. Oh si seulement il avait su dans quoi il s’était engagé en prenant l’asiatique comme esclave, il aurait sans doute pensé à deux fois avant d’en faire l’achat…La honte de s’être laissé charmé pour ensuite se faire embobiner allait être cuisante, mais parfois, quand notre orgueil était sans doute le plus grand des caraïbes, c’était souvent cette bonne gifle dont on avait besoin qui nous permettait de se remettre les idées en place et Gabriel était sans doute un des premier qui devrait jouir d’une bonne prise conscience. Cela calmerait sans doute un peu ses ardeurs de conquérants. Évidement, Gabriel était trop têtu pour ce genre de chose et sa trop grande fierté allait plutôt le conduire à la colère.

Le capitaine aurait été le premier à considérer Mao comme un être beaucoup moins intelligent, mais il devait avouer qu’il y avait cette lueur dans son regard en amande qui témoignait d’une certaine vivacité d’esprit. Gabriel en était troublé, mais étrangement, cela ne l’outrait pas. La perspective de pouvoir converser un minimum avec son esclave ne lui déplaisait pas du tout. Bien sûre, ces conversations allaient se produire seulement lorsqu’il en aurait envie. Mao était un esclave, pas un ami et Gabriel n’aimait pas quand on discutait ses ordres. Pour lui, c’était comme si on remettait en cause son autorité et ça, c’était la dernière chose que l’on devait faire avec lui. Oui, il était un véritable petit prince, qui avait pour cour son puissant navire, mais il n’en était nullement incommodé. Pour lui, c’était tout à fait normal que d’assoir son autorité dans les lieux dont il était le maître. Un royaume ne vivait pas sans roi et un navire fonctionnait exactement comme cela. Le royaume de la Santa Alma avait pour roi Gabriel Valerio Mansillo et le capitaine aimait bien que les gens soient au courant, d’où le fait qu’il se montrait si hautain lorsqu’il posait les pieds sur son navire de guerre. Vraiment, il était insupportable, mais pour Gabriel, rien ne clochait avec lui. En fait, un peu. Il n’était pas idiot. Il savait que tous avait des défauts, mais il y avait toujours pire que soit non? Enfin, c’était ce qu’il se disait.

Le capitaine de la Santa Alma arqua un sourcil lorsqu’il remarqua les vêtements étranges et plutôt défraichis de Soleil-levant. Pour le moment, les vêtements de matelots qui allaient lui fournir allaient suffire, mais l’exotisme de ceux qu’il portait en ce moment lui plaisait bien. Il allait devoir lui en procurer d’autre comme ceux-ci. Bien sûre, c’était pour faire tape à l’œil auprès de l’aristocratie plutôt que par gentillesse. Rien de mieux que l’assortiment complet pour attirer l’attention sur lui et comme il croulait sous l’argent, ce n’était qu’une dépense parmi tant d’autre. S’en était presque ridicule, mais Gabriel ne s’en doutait pas vraiment. Quand on était trop centré sur nous-mêmes, on oubliait que les autres étaient capables des pires jugements à notre égard et par chance, il n’était pas dans la tête de Mao, car il n’aimerait pas beaucoup ce qu’il verrait. Comme Gabriel était du genre irritable, il risquerait de le jeter par-dessus bord. En fait, il en serait sans doute incapable parce qu’il trouverait dommage de perdre autant d’argent investit, mais il donnerait sans doute une bonne correction à Mao, une correction que l’asiatique allait se souvenir.

Gabriel était encore un peu énervé de la remarque de son esclave, mais son regard se ternit davantage lorsqu’il discerna une pointe d’irritation dans la voix de Soleil-levant. S’il voulait l’appeler Soleil-levant, il allait le faire. L’impertinent n’avait pas à s’effaroucher de la sorte envers lui, son maître. Vraiment, l’asiatique ne connaissait pas le mot hiérarchie, mais Gabriel allait se charger de son éducation. En parlant d’éducation, il n’avait pas de doute que son esclave devait en avoir une ou du moins partiel. Il connaissait l’espagnol et s’exprimait bien. S’il l’avait payé aussi cher, c’était sans doute parce que son esclave devait avoir du sang un peu plus noble que celui d’un simple paysan. Ce fut plus fort que lui : il commençait à avoir un peu plus d’intérêt pour la vie antérieur de son esclave. Gabriel était peut-être égocentrique, mais il était aussi doté d’une curiosité sans borne. Toutefois, il allait poser ses questions plus tard. Pour l’instant, il devait lui faire comprendre qu’il allait l’appeler comme il le voulait.

-D’accord Mao Soleil-levant.

Il le gratifia ensuite d’un rictus moqueur et visiblement méprisant. Décidément, Gabriel était insupportable quand il s’y mettait. Il redevint toutefois plus froid, faisant ainsi montre de son agacement. Soleil-levant se permit un autre commentaire et le capitaine soupira, en lui lançant un regard tout à fait glacial. Mao ne devrait pas jouer à ce petit jeu avec lui parce que Gabriel allait s’énerver. Il se croyait où? En voyage de plaisance? Peu importe ce qu’il avait été, ce n’était plus important. Il était maintenant un serviteur- son serviteur qui plus est- qu’il le veuille ou non. L’Espagnol se croisa les bras et fixa son esclave d’un œil mauvais. Ensuite, ce fut une véritable ribambelle de questions de la part de celui-ci, qui commencèrent à donner un mal de tête atroce à Gabriel. Il soupira en se massant les tempes, signe de son agacement. Il prit tout de même la peine de répondre à celles-ci dont la place où il allait dormir, la vocation de son navire et le temps que cela allait prendre avant qu’ils ne reviennent sur terre. Au fait, qu’il ne pense pas pouvoir fuir parce que Gabriel allait étroitement le surveiller. En effet, il ne tolérerait pas que son acquisition plutôt coûteuse s’enfuit. Il lui demanda ensuite son nom en osant un commentaire irrévérencieux à son égard. Gabriel serra les poings et son ton se fit plus colérique :

-Gabriel Valerio Mansillo espèce de sale petit impertinent et ne dit plus jamais que je suis capricieux. Dans ton état actuel, je n’oserais pas vraiment confronter mon maître ou il pourrait très bien te faire fouetter.

Il y eut ensuite d’autres questions et Gabriel n’y tint plus. Sa nature irritable refit surface et il s’avança pour empoigner les cheveux de Mao. Il lui plaqua ensuite brusquement la joue sur la table de son bureau de capitaine. Il imita ensuite l’accent de Mao pour répéter les mêmes questions agaçantes qu’il lui avait posé, en prenant toutefois une voix geignarde. S’il avait voulu faire l’achat d’un sale oiseau exotique jacasseur, il l’aurait fait. Bon sang! Soleil-levant était une vraie pie! Il était pire que les jeunes aristocrates qui agaçaient parfois Gabriel avec leur diarrhée verbale de questions stupides. En plus, il prenait un petit ton complaisant avec lui, ce qui n’aidait pas sa cause. Il haussa maintenant le ton, visiblement énervé :

-Par tous les saints! Tu me donnes la migraine avec tes questions! Ça t’arrive de prendre une pause Soleil-levant?! Parce que sincèrement, tu es pire qu’une volière remplit de pie!

Il le lâcha et alla ouvrir la porte de sa cabine pour passer sa tête dans l’entrebâillement et gueuler :

-AMBROSIO! AMÈNE TES FESSES ICI AU PLUS VITE!

Plusieurs marins sursautèrent lorsqu’ils entendirent leur capitaine hurler le nom de leur cuisinier. On alla le chercha et le grand gaillard qu’était Ambrosio accouru voir son capitaine, qui semblait visiblement bien énervé. Gabriel ne savait pas trop si Mao méritait la nourriture qu’il allait lui offrir, mais il ne savait pas combien de temps s’était écoulé depuis son dernier repas et il n’avait pas vraiment envie que son esclave meurt de faim. En effet, il était déjà bien maigre et Gabriel avait encore besoin de lui pour faire quelques tâches. Il empoigna le collet de son cuisinier, qui ne rechigna pas, maintenant habitué aux sautes d’humeur de son capitaine.

-Prépare de la soupe pour ma nouvelle acquisition et quand à moi, je veux du rhum. Beaucoup de rhum…et une bonne pièce de viande dans laquelle je vais pouvoir mordre.

Il le lâcha et le cuisinier fila rapidement aux cuisines. Gabriel se tourna vers Mao et si ses yeux pouvaient lancer des éclairs, son esclave ne serait sans aucun doute plus qu’un vulgaire tas de cendre. Il le pointa du doigt, encore agité :

-Quant à toi, tu te changes et si dans cinq minutes je reviens et que je vois que tu as osé toucher à la moindre chose dans cette cabine, je vais t’arracher les ongles un à un.

Il claqua ensuite la porte de sa cabine et calma peu à peu sa respiration en allant prendre l’air sur le pont. Par chance, les informations confidentielles étaient sous clef, ce qui empêchait Mao de jouer les fouineurs.
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MessageSujet: Re: Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo]   Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Icon_minitimeJeu 13 Jan - 4:30

-D’accord Mao Soleil-levant.

Cette simple petite phrase, associée à ce sourire un rien suffisant, résumait très bien un morceau de la personnalité du capitaine de la Santa Alma. Il entendait, comprenait… Mais faisait selon ses règles. Etonnant qu’un homme qui aimât autant mettre les autres à son propre jeu puisse ainsi soutenir une discipline militaire. Comme quoi parfois, le drapeau et le patriotisme étaient plus fort que le reste. Alors cet homme avait une double folie : son orgueil et sa patrie. Et Mao était bien placé pour savoir qu’on ne pouvait jamais tout à fait étouffer les deux.

Soleil-Levant. Il retenait lui aussi, sans accepter toute fois. Il n’était que « Mao » et se contenterait de répondre pour éviter un conflit qui ne l’amènerait nulle part. Parce que quand bien même réussirait il, par un petit miracle de chance, à se battre avec Mansillo et le vaincre, que ferait il ensuite ? Il était en pleine mer, il ne savait même pas où et sur un bateau qui comptait trop d’homme pour qu’il puisse espérer se cacher. Surtout avec ses traits asiatiques qui ne laisseraient personne dupe. Ainsi donc la vie du Capitaine de ce navire ne lui était elle pas prenable, même si l’occasion se présentait. Du moins, pas sans que la sienne en soit le prix à payer et Mao n’avait pas encore l’intention de mourir.

L’homme ne sembla pas bien prendre ses diverses curiosités. En fait, il lui semblait même que l’agacement et l’ennui l’envahissait. Et pourtant, dans le même temps, il semblait se satisfaire de le voir réagir. On avait jamais tout à fait ce qu’on voulait et ça faisait pleurer les petits garçons capricieux n’est ce pas ? Cette constatation amène un petit sourire un rien moqueur sur les lèvres de Mao. Mais il reste discret, le ravalant rapidement. Pas la peine d’énerver d’avantage cet homme trop fier n’est ce pas ? Se moquer de lui n’amènerait sûrement pas Mao sur la terre ferme, endroit probablement le plus propice pour lui prendre la fuite.

-Gabriel Valerio Mansillo espèce de sale petit impertinent et ne dit plus jamais que je suis capricieux. Dans ton état actuel, je n’oserais pas vraiment confronter mon maître ou il pourrait très bien te faire fouetter.

Gabriel Valerio Mansillo… Hé bien… Voyez comme c’était pompeux. Deux prénoms et un nom de famille. Mao s’imaginait facilement la tête des parents de ce bambin dans un corps d’homme. Prêt à déverser des flots d’amour et d’attention sur leur petite bouille d’ange. Petite tête blonde aux iris céruléens. Comme il aurait pu avoir le monde à ses pieds, cet homme, s’il avait su user de sa langue de façon plus sirupeuse que vénimeuse…

Et sans crier gare, sortant soudainement de ses gonds, Mansillo fut à côté de lui en quelques enjambées. Une main glissa dans ses cheveux, les empoignant avec une certaine brutalité et dans un petit cri d’à la fois douleur et surprise, sa tempe cogna contre le bois du bureau. Mao gémit brièvement alors que sa tête lui envoyait un signal toujours douloureux, faisant bourdonner ses oreilles et ne lui permettant qu’à demi de noter le fait que Gabriel se mettait soudainement à le singer. Sa main agrippa la manche près de son visage, cherchant à la désolidariser afin de se remettre correctement sur ses deux pieds.

Mao était loin d’être une petite poupée asiatique faible et sans défense. Il avait reçu une éducation militaire faisant certes de lui un lettré mais également un adepte du combat. Les techniques du sabre, celles du corps… Ce qu’il perdait en force était rendu en souplesse et en rapidité. Hélas, la malnutrition sur l’autre navire, la fatigue, la déshydratation, le moral déjà bien entamé… Autant de raisons qui faisait de Mao un homme moins prompt à la rébellion. Pas qu’il n’en brûlait pas d’envie bien sûr… Mais son corps n’était pas d’accord.

De toute façon, à nouveau, même s’il avait pu, aurait il dût ?

-Par tous les saints! Tu me donnes la migraine avec tes questions! Ça t’arrive de prendre une pause Soleil-levant?! Parce que sincèrement, tu es pire qu’une volière remplit de pie!

Ca il l’avait bien entendu à présent. Le bourdonnement qui faisait vibrer ses tympans s’amoindrissait, ne laissant qu’une vague douleur dans l’oreille interne et les quelques points colorés qui avaient dansé devant son regard sombre avaient noircit pour s’éclaircir enfin puis disparaître. La pression sur son cuir chevelu diminua jusqu’à ce que les longs doigts le quitte tout à fait et Mao se retint au bord de l’imposant bureau pour ne pas chuter. Prenant appui sur ses bras, il se redressa, respirant profondément pour faire passer un dernier étourdissement. Pas idée de claquer ainsi la tête des gens sur le mobilier… C’était un coup à les tuer ! Gabriel serait amené à en faire la constatation de toute façon… Bref…

-AMBROSIO! AMÈNE TES FESSES ICI AU PLUS VITE!

Aucune idée de qui pouvait bien être « Ambrosio » mais un grand bonhomme arriva rapidement, clopin clopant. Gabriel l’avait empoigné vivement par le collet, comme ignorant les centimètres de tête et d’épaules en plus et le pire dans tout ça, c’est que l’autre avait laissé faire, une petite lueur d’appréhension dans le regard quoi que la non crispation du reste de son corps indiquait une relative habitude.

-Prépare de la soupe pour ma nouvelle acquisition et quand à moi, je veux du rhum. Beaucoup de rhum…et une bonne pièce de viande dans laquelle je vais pouvoir mordre.

Mao gronde, secouant la tête pour finir de récupérer tout à fait ses esprits, ce qu’il a tôt fait de faire. Son ventre gronde un peu à l’idée de recevoir de la nourriture, même si évidemment, il gronde plus à la mention de pièce de viande que de soupe. Quand au rhum… Il avait déjà goûté et n’était pas vraiment appréciateur de cet alcool fort qui, pour peu que le soleil s’en mêlait, vous transformait en loque. Du moins, pour qui ne le tenait pas bien. Sa constitution personnelle était telle que sa résistance à l’alcool était faible alors l’envie d’en boire n’était même pas présente. De l’eau en revanche… ? Mao était presque prêt à en faire la remarque lorsque le cuisinier se fit à nouveau bousculer pour rejoindre le couloir. Il fila plus vite encore qu’il n’était arrivé. Trop tard. Dommage… En espérant qu’il y penserait.

Les foudres de Gabriel en revinrent finalement à lui et Mao arqua un sourcil. Ciel ! Peut être lui-même jacassait il comme une pie aux oreilles de Mansillo, mais ce dernier lui donnait la migraine à toujours hurler de cette façon ! Ne savait il donc pas parler normalement ?! L’espagnol était une langue, à l’instar du japonais, qui se voulait douce et voluptueuse… Pas besoin de l’arracher de cette façon grotesque !

-Quant à toi, tu te changes et si dans cinq minutes je reviens et que je vois que tu as osé toucher à la moindre chose dans cette cabine, je vais t’arracher les ongles un à un.

Et aussi sec, parce que visiblement, Mansillo n’était pas homme à beaucoup discuter les ordres qu’il donnait, la porte de la cabine massive claqua, faisait presque sursauter Mao qui porta une main à sa tempe encore douloureuse de son petit bonjour au bureau. Pas idiot cependant, il eu tôt fait de relâcher sur le sol les vêtements propre, commençant rapidement à retirer les siens.

Tout en même temps, son regard se posa un peu partout sur la pièce. Ne pas toucher, ne pas toucher… De toute façon, quand bien même ouvrirait il cette maudite armoire qu’il ne pourrait pas vraiment sortir de cette cabine et encore moins quitter le navire… Quand au reste ? Les objets ici avaient une moindre importance à ses yeux pour sa survie sur le galion espagnol.

Mao enfila rapidement le pantalon de mousse et commença à passer la chemise tout en contournant le bureau. Une carte s’étalait et l’asiatique fouilla du regard les noms. Tout était écrit en espagnol, lui rendant la chose incompréhensible mais heureusement, il avait encore une bonne mémoire pour ça. Il eu tôt fait de retrouver son île et il chercha ensuite la dernière position du navire. L’annotation qui semblait la plus fraîche et pas à demi effacée était à de nombreux mille, dans les mers caribéennes… De ses doigts, Mao tenta d’n apprivoiser la distance et un frisson lui remonta l’échine de façon désagréable. Loin… Il était très loin de chez lui…

Comme il y avait du bruit dans le couloir, Mao jeta encore un coup d’œil autours de lui jusqu’à empoigner ce qui ressemblait à un petit coupe papier dont le manche était en os ou en ivoire… C’était ciselé… Pas forcément d’une grande valeur à vue de nez mais néanmoins décoratif. Rapidement, il s’en empare et vient glisser l’objet dans la ceinture qu’il vient juste d’ajuster sur ses hanches. Pas qu’il aimerait s’en servir, ni contre Mansillo, ni contre personne, mais il avait l’instinct de survie, comme tout homme…

La lame du coupe papier n’était pas réellement tranchante, mais utilisée avec assez de force, les dommages dont elle était capable étaient non négligeable. Pourquoi l’emmener ? Sur le précédent navire, certains marins avaient visiblement la solitude qui leur pesait trop fort ou l’alcool grognon. Les femmes et les enfants étaient en général leurs cibles favorites : ils se défendent peu et mal. Viols, coups… Mao n’avait pas pour vocation d’être une victime sur un navire uniquement d’homme ou sa silhouette fluette pourrait le faire passer pour une cible potentielle.

Ha ça non… Jouer profil bas pour rester en vie : oui. Servir de souffre douleur pour passer sa frustration : non.

Le coupe papier ainsi sur lui, Mao revient près des vêtements et regroupe les siens en tas, les récupérant en main sans trop savoir quoi en faire. Et il l’a à peine fait que Mansillo ouvre déjà à nouveau la porte de la pièce. Hé bien… Il ne plaisantait pas le capitaine quand il disait « cinq minutes » n’est ce pas… ?

- Et je dois mettre ça où ?

Se disant, il indique d’un petit mouvement de bras les vêtements qu’il transportait. Puis comme s’il jugeait l’information importante il signale :

- Je comprends les choses sans qu’on ai besoin de me taper la tête contre le mobilier. Vous avez trop d’argent pour prendre le risque de le gaspiller en ruinant votre bureau et votre plancher de mon sang ?

Il a un petit haussement d’épaules, comme si finalement, ce n’était pas important. Il y avait une autre question qu’il voulait poser alors bon, il l’ouvre encore, la formulant plutôt de façon impérative :

- Je ne dois des comptes qu’à vous et à personne d’autre.

Si ça pouvait lui éviter l’utilisation du coupe papier, c’était mieux hein…

- Je vais obéir mais vous ne me briserez pas.

Et cette fois, c’était toute la fierté de l’homme qui parlait, tandis qu’il le toisait d’un petit air de défis.
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MessageSujet: Re: Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo]   Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Icon_minitimeSam 22 Jan - 17:42

Gabriel arpentait le pont en se calmant progressivement. Il avait cette envie qui le démangeait de donner une correction violente à son esclave. Celui-ci s’était d’ailleurs un peu débattu lorsque son maître lui avait plaqué la tête contre son bureau, démontrant qu’il avait bel et bien un caractère farouche. L’impertinence était une des nombreuses choses qui pouvait faire sortit le capitaine de ses gonds. Il avait jeté des hommes par-dessus bord pour moins que ça. Toutefois, cette situation était très différente. Ce n’était pas un marin odieux à qui il avait affaire, mais son esclave, qui lui avait coûté une petite fortune. C’était donc plus délicat à traiter. Le rebelle semblait très enclin à vouloir lui balancer son opinion au visage et pour ce faire, Gabriel devait user de tactique pour que son esclave lui témoigne un peu plus de respect. Plus il pensait à sa situation et plus il se dit qu’il aurait du acheté un esclave bête, ça aurait été beaucoup moins compliqué à gérer. Le capitaine était maintenant beaucoup moins frustré et il décida de tenter de se montrer plus avenant avec lui, mais par tous les saints, ça allait être fort difficile. Soleil-levant était partit sur de biens mauvaises bases avec lui. Évidement, le caractère exécrable de Gabriel y était aussi pour beaucoup, mais ça, le capitaine ne s’en rendait pas compte. Il trouvait qu’il avait agit selon les règles. Déjà, il allait lui donner un repas, ce qui était plutôt un acte bon. Selon Gabriel, il n’en méritait pas du tout, pas après lui avoir tenu tête de la sorte, mais Soleil-levant semblait affamé et Gabriel ne voulait pas trop se montrer horrible avec son esclave dès les premières minutes de leur rencontre. Bon…il va s’en dire que selon la majorité des gens, Gabriel aurait une grosse note de zéro pour ses techniques d’introduction, car frappé la tête de quelqu’un sur un bureau n’était pas spécialement une belle marque de bienvenue.

Maintenant plus calme, il retourna dans sa cabine, priant tous les saints pour que son impertinent d’esclave n’ait touché à rien. Diantre qu’il détestait quand on touchait SES choses et c’est pourquoi il ne tolérait pas que l’on mette les pieds dans sa cabine sans sa permission. C’était toutefois un cas particulier aujourd’hui, mais Gabriel s’était maintenant promis de ne plus laisser son esclave se montrer aussi désagréable avec lui. Il entra donc dans sa cabine, l’air grave et noble, ce qui lui donnait tout de même un peu de prestance. Gabriel avait du charisme et c’est en partie ce qui lui avait permit de faire sa place parmi la marine espagnole. Il savait aussi user de mots pour persuader et enjoliver son auditoire. Bref, il était habituellement un excellent orateur. Plusieurs lui avait même un jour dit, si ça n’avait pas été de son tempérament de feu et de son caractère borné, qu’il aurait fait un excellent ministre. Niveau conversation cordiale, c’était d’ailleurs plutôt mal partit avec Mao. Cependant, le capitaine avait décidé de repartir sur une meilleure note. Ils allaient mangés et discuter un peu. Gabriel devra donc faire preuve d’un calme impeccable, une chose bien difficile pour cet homme au caractère plutôt irascible qu’il était.

Le capitaine Mansillo affichait maintenant un air moins frustré, mais tout aussi grave et le regard qu’il darda sur son esclave resta tout aussi réfrigérant que lorsqu’il l’avait laissé se changer quelques minutes plus tôt. L’asiatique avait maintenant enfilé les vêtements qu’il lui avait donné, ce qui lui donnait un air quelque peu particulier. Mao lui posa une autre de ses éternelles questions. Se montrer, ou du moins un tantinet, déférent. Voilà ce qu’il s’était dit. Un sourire se ficha donc lentement sur les lèvres du capitaine, brisant ainsi la sévérité qu’affichait son visage. Quoi en faire? Honnêtement, il n’allait pas garder ces choses sales, trouées et déchirées sur son navire. Qui sait? Cette crasse cachait peut-être tout plein de maladies et une épidémie sur le navire était, pour le capitaine de la Santa Alma, un de ses pires cauchemars. Parce qu’il venait d’une famille très pieuse, il n’avait pas perdue l’habitude de prier Dieu et parfois, il lui arrivait de lui demander quelques faveurs, dont celles de préserver son équipage ainsi que lui-même de la maladie et du manque de ration, les deux choses les plus détestables lorsque l’on était marin. Il empoigna donc les vêtements de son esclave du bout des doigts, ouvrit une des fenêtres de sa cabine et jeta le tas de guenille à la mer. Après avoir fermé la fenêtre, il se tourna ensuite vers son esclave, tout sourire aux lèvres :

-Eh voilà! De toute façon, ils étaient plutôt en piteux état non?

Gabriel était un improvisateur assez doué et contrairement à tantôt, il se sentait d’humeur un peu plus joviale. Mais malheureusement, son esclave ne put s’empêcher d’émettre un nouveau commentaire qui lui fit perdre le sourire. Par un miracle quelconque, Gabriel parvint à rester calme. Seul son agacement était palpable. Il croisa les bras, les traits s’étant soudainement durcis. C’est étrange, mais Gabriel ne semblait pas avoir l’impression qu’il avait tout à fait compris puisqu’il se permettait encore des commentaires qui lui semblaient méprisants. Un esclave se devait de ne pas parler sur ce ton à son maître et Gabriel comprit que le jeune homme qui se tenait devant lui n’était vraisemblablement pas du tout un paysan pour ainsi défier l’autorité. Les paysans de chez lui n’étaient de toute façon pas assez fous pour oser envoyer paître les aristocrates…ou du moins, pas lorsqu’ils étaient devant eux. Peut-être était-ce différent dans le pays de Soleil-levant, mais maintenant, il était parmi les européens et il devra se plier à leur système. Pour Gabriel, c’était tout à fait normal d’avoir ce genre de raisonnement.

Ensuite, l’esclave osa émettre une nouvelle fois son opinion, opinion dont Gabriel se fichait éperdument. Oh Gabriel savait pertinemment que Mao n’avait de compte à ne rendre à personne sauf à son maître. Ses hommes n’avaient même pas à lui demander quoique se soit. Son esclave n’allait écouter que lui et personne d’autre, car c’était lui qui l’avait acheté et non ses marins. Quand aux autres marins accablé d’ennuie, Gabriel ne pouvait pas faire grand-chose pour Soleil-levant, mais il ne doutait pas qu’il savait se défendre. A voir comment il avait tenté de se débattre lorsqu’il lui avait plaqué la joue sur le bureau montrait qu’il n’était pas totalement inoffensif. De plus, il avait eu une épée sur lui, signe qu’il savait sans aucun doute s’en servir. Compte tenu du fait que plusieurs choses pouvaient devenir des armes, Gabriel ne doutait donc pas que son esclave allait très bien s’en sortir sur ce point.

-Oh ne t’inquiète pas. Il n’y a que moi qui aurai ce droit.

Il y eut toutefois une phrase qui le dérangea. Le brisé? Oh ce n’était pas dans ses intentions de faire ce genre de chose, mais une chose est sûre, c’est qu’il allait lui apprendre à le respecter. Le capitaine de la Santa Alma n’aimait pas quand on défiait l’autorité et sur ce bateau, c’était lui. Il décroisa les bras et s’avança vers Mao pour lui empoigner la mâchoire, mais sans violence. Seulement avec une certaine brusquerie pour ainsi le surprendre un peu. Mao était visiblement quelqu’un de très fier, cela se voyait dans son regard, et comme Gabriel était ainsi lui aussi, les prochains mois risqueraient d’être éprouvants pour tout les deux. Le capitaine ne supportait vraiment pas cette attitude de la part de Soleil-levant et c’est pourquoi sa réplique se fit acerbe :

-Te briser? Ce n’était pas dans mes intentions, mais s’il y a bien une chose dont je suis certain, c’est que je vais t’apprendre à tenir un peu plus ta langue…Mao.

Il relâcha sa mâchoire, le regard toujours aussi froid. Il avait certes usé de son véritable prénom ce coup-ci, mais il avait plutôt sonné venimeux dans la bouche du capitaine. On frappa à la porte : c’était Ambrosio qui amenait le repas. Gabriel le fit entrer et le cuisinier mit la table. Son capitaine ne lui avait pas demandé de l’eau, mais il avait prit le risque d’en apporter de lui-même. En effet, il avait un peu plus de compassion que Mansillo pour la triste condition du jeune asiatique. Il n’était pas idiot; il avait comprit lorsque le capitaine avait dit le mot ‘’acquisition’’. Dans le pire des cas, il allait avoir des coups de la part du capitaine pour avoir donner une partie de la ration d’eau, sans son consentement, à son esclave. La table mise, le cuisinier salua le capitaine avec un hochement de tête et sortit.

-Assied toi, lança Gabriel, un peu plus amène.

Il prit ensuite place et remarqua la cruche d’eau qui avait été posé près du bol de soupe de son esclave. En tant normal, Gabriel aurait sans aucun doute engueulé et frappé Ambrosio pour son irrespect des rations, mais il devait avouer que c’était un cas particulier aujourd’hui : Soleil-levant semblait sur le bord de mourir de faim et de soif. Peut-être même que Gabriel allait lui donner un morceau de sa viande si celui-ci se montrait moins harassant. Le capitaine entama son plat en se servant son rhum. Il ne pouvait pas passer un repas sans avoir de l’alcool dans le sang, ce qui expliquait sans doute son caractère violent. Alcoolique? Certes, mais Gabriel n’était sans doute pas le seul homme de la mer à être ainsi. Un jour, sa femme lui en avait fait le reprocher et la pauvre s’était immanquablement retrouvée avec le contour d’un œil bleuté.

-Je crois que nous sommes partit sur de biens mauvaises bases n’est-ce pas? Je propose que l’on efface tout et que l’on recommence, dit-il, après avoir terminé sa bouchée.

Pourquoi ne pas poser une question sur Soleil-levant, lui qui semblait si fier de sa personne.

-Dis moi, comment as-tu apprit à parler l’espagnol?
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Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Vide
MessageSujet: Re: Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo]   Le choc des cultures [PV Gabriel Mansillo] Icon_minitimeJeu 31 Mar - 14:38

Mao avait observé la scène avec une grande… Perplexité. Mansillo était revenu d’une humeur pas forcément meilleure mais visiblement décidé, en tout cas, à fournir quelques efforts d’un genre nouveau. Un sourire était donc né sur ce visage mature, lui donnant un petit air angélique qui, de l’avis de Mao, ne lui correspondait pas du tout. Mais au moins n’avait il plus l’air d’avoir l’envie de lui passer la tête au travers du bureau, du plancher ou d’une quelconque autre surface et pour l’heure, c’était bien une chose qui avait de quoi le ravir…

Par contre… Là où il avait été vexé, pour ne pas dire choqué, c’est lorsque le capitaine s’était approché pour récupérer ses vêtements. Il les avait prit à la manière d’une précieuse, pinçant le tissu entre deux doigts et le gardant à bout de bras comme si celui-ci allait lui sauter à la figure. On eut dit qu’il craignait réellement qu’une bête aussi affreuse qu’invisible en sorte et l’orgueil du japonais venant de pousser un cri de rage déchirant à l’intérieur de lui-même. Et le seul écho visible de cette désapprobation intérieur était la crispation qu’il avait eue dans la mâchoire et le pincement de ses lèvres.

Et quand Mansillo, avec son petit air supérieur, jette sans plus de considération les vêtements par la fenêtre, il se frustre tout seul, détournant le regard et ravalant sa langue avant de se mettre à nouveau dans une situation difficile.

-Eh voilà! De toute façon, ils étaient plutôt en piteux état non?

Mao ne commente pas. Inutile sans doute puisqu’il devait être évident que se faire jeter ses seules propriétés au beau milieu de l’océan n’était pas ce qui le ravissait le plus. En plus encore, ces vêtements appartenaient à son pays. Voilà à présent qu’il était vêtu comme un de ces espagnols qui nettoyaient le pont. Superbe. Lui qui s’attendait à voix sa vie grimper dans l’échelle sociale de Shizuoka, il avait bien dégringolé en tombant entre les mains d’un réseau d’esclavage. Et tandis qu’il pensait ne pas pouvoir tomber plus bas, il constatait avec amertume et colère que le plancher avait du céder sous ses pieds parce qu’il avait carrément atteint la cave pour maintenant…

De son côté, Gabriel Mansillo oscillait entre plusieurs état d’esprit. Il y avait l’homme calme et souriant d’un côté… Et puis de temps en temps, perçait dans son regard céruléen ce quelque chose d’un peu plus sauvage. Oui, définitivement, il y avait un dragon qui ne demandait qu’à sortir en Mansillo et il semblait parfois si proche de s’extérioriser que Mao pouvait presque sentir le souffre de son souffle sur son visage et l’aiguisé de ses griffes sur sa peau.

Quoi qu’il en soit, le capitaine Espagnol semblait encore pouvoir se maîtriser, ce qui en soit était tout un miracle compte tenu de son caractère volcanique et de sa propension à partir au quart de tour. La première réponse qu’il lui fait ensuite se rapporte à la hiérarchie de ce navire. Ou plutôt non… A la hiérarchie qui allait rythmer sa vie sur la Santa Alma.

-Oh ne t’inquiète pas. Il n’y a que moi qui aurai ce droit.

Le droit de lui donner des ordres. Déjà, ça le faisait grincer des dents que de le lui donner… Mais Mao préférait encore se dire qu’il le donnait à Mansillo plutôt que de voir ce dernier le lui prendre !

Et puis Gabriel revient à nouveau vers lui, mettant Mao instinctivement sur la défensive mais n’ayant pas l’air assez menaçant pour qu’il en sorte son arme de fortune pour autant. L’asiatique à malgré tout un petit mouvement de recul lorsque la main du capitaine s’approche de son visage, pas idiot. Hey, la dernière fois, il avait finit avec du bois brute contre la face hein ! Mais Gabriel se contente de glisser ses longs doigts autours de son menton, le toisant comme s’il n’était pas déjà assez grand comme ça et plantant son regard acier et grand dans le sien, petit et noir. Il n’y a pas de réel affrontement au départ bien que la position soit indélicate et que Mao soit on ne peut plus tenter d’agripper le poignet de Mansillo pour l’encourager à le relâcher !

-Te briser? Ce n’était pas dans mes intentions, mais s’il y a bien une chose dont je suis certain, c’est que je vais t’apprendre à tenir un peu plus ta langue…Mao.

Idiot ! Il n’allait rien lui apprendre de ce genre ! Retenir sa langue ? Déjà qu’il devait retenir rage et coups, il n’aurait plus manqué que ça ! Et en même temps… Il fallait bien qu’il survive en attendant de trouver une occasion de s’en sortir non ? Et il y avait toujours là, derrières les iris bleus, ce quelque chose qui lui faisait battre le cœur plus vite. Ho oui, le Capitaine Mansillo lui en imposait, là maintenant toute de suite. Mais plutôt mourir que de l’admettre. Mao tique légèrement alors que Gabriel cesse de l’appeler « Soleil-Levant » de façon aussi intempestive mais il ne commente pas non plus. C’était toujours un peu étrange que d’entendre son prénom dans la bouche d’un étranger et l’accent espagnol avait cela de pratique qu’au moins, il ne l’écorchait pas du tout et lui rendait même son côté mélodieux. Et pourtant, le ton sur lequel l’homme l’avait placé était, lui, tout sauf mélodieux.

Mansillo le relâche et Mao lève une main à son visage, venant masser la zone légèrement endolorie. Il lui avait fait mal, l’enfant de putain !

On frappe, on ouvre et c’est l’homme de tout à l’heure, le cuisiner, qui apparaît à nouveau, venant poser ce qui lui avait été demandé sur un peu d’espace laisser libre. L’odeur n’était pas forcément la plus douce qu’il ait jamais connu mais elle est très vite reconnue par son estomac qui se tord. La salive vient également lui monter à la bouche, lui rappelant qu’il avait faim et aussi, surtout, soif.

-Assied toi.

Mao aurait été tenté de lui demander s’il savait faire autre chose qu’aboyer, mais soudainement, il était prêt à rester silencieux pour peu qu’il puisse avoir un peu d’eau et de nourriture. Non on ne l’avait pas affamé mais hey… Il vivait depuis un long moment avec le stricte minimum et déjà pas gros, Mao avait perdu du poids. Pas qu’il compte exactement le récupérer sur la Santa Alma, il ne rêvait pas mais au moins espérait il pouvoir s’éviter les ennuis de santé collatéraux.

De fait, Mao vient effectivement s’assoir, venant lorgner en priorité sur la cruche posée devant lui. Son regard remonte sur Gabriel qui a reprit place à son bureau, devant ses propres rations puis sur la sienne. Encore un petit regard à celle de Gabriel et il retient une petite grimace. Ha… Les européens étaient vraiment des mangeurs de viande hein ? Pas étonnant qu’ils soient aussi sanguins. Bon ok, dans son état de faim, peut être que le plat de Mansillo lui faisait de l’œil malgré sa préférence plus que très marqué pour le poisson… Mais ça va, il se contenterait de sa soupe à… Aux… En fait, il n’était pas très sûr et une bonne partie de lui le prévenait que finalement, il préférait peut être ne pas savoir.

Mao saisit la cruche puisqu’il semble que se soit permit sans que le Capitaine lui fasse encore une crise de supériorité et de contrôle et il a tôt fait de s’en servir un grand verre avec lequel il s’étrangle presque tant il l’avale vite. Peut être qu’il doutait de la bonne volonté de Mansillo à le lui laisser ou peut être juste qu’il voulait déjà pouvoir s’en tasser un second derrière, ce qu’il fait rapidement. Et dieu… Que c’était bon… Même plus que ça et l’eau qui lui coulait dans la gorge était presque fraîche !

Il avait vu, sur son ancien navire, des hommes qui poussés par la soif avaient tenté de prendre de l’eau de mer. Ca avait été pire que tout. Non seulement leurs estomacs s’étaient révulsé mais le sel les avait asséché plus encore que le soleil.

Mansillo s’attaque pour sa part à son vin mais Mao n’y prête que peu d’attention, venant chercher son bol entre ses deux mains pour le porter à ses lèvres. La soupe était épaisse et heureusement, parce qu’il fallait quelque chose de consistant à son estomac pour éviter d’être malade. Il y avait des gros grumeaux avec un vague arrière goût de pomme de terre et Mao préfère à nouveau ne pas songer au fait que se puisse être autre chose.

-Je crois que nous sommes partit sur de biens mauvaises bases n’est-ce pas? Je propose que l’on efface tout et que l’on recommence.

Mao lève le nez de sa soupe, posant un regard sceptique et dubitatif sur le capitaine en face de lui. « partit sur de biens mauvaises bases ». Ca sonnait comme un vieil euphémisme mais bon, c’était pas faux dans l’absolu hein… Alors bien que toujours mitigé, Mao hausse légèrement les épaules en acquiesçant, en revenant à son bol de soupe, ne se souciant pas ou très peu de manger si chaud alors qu’il faisait une chaleur étouffante et un soleil de plomb dehors. Après tout, dans le désert on buvait bien le thé brûlant pour justement adapté la température de son corps non ? Hé bien voilà… Pareil… Sans le thé… Et avec un… Truc… Indéterminé…

-Dis moi, comment as-tu apprit à parler l’espagnol?

Il faut reconnaître que la question est pertinente. Parce que Mao avait beau riper sur certains termes, ne pas du tout comprendre les expressions et être parfois un peu lent pour comprendre quand un espagnol lui parlait, il ne se débrouillait malgré tout pas si mal. Même qu’il se perfectionnait un peu tous les jours d’ailleurs ! Sans doute n’aurait il jamais l’accent doux et enroulé de Mansillo et sans doute ses mots à lui resteraient-ils toujours un peu humides quand prononcé mais au moins cela leur permettait de se comprendre. Catastrophe si en plus de se prendre immédiatement le bec, ils n’avaient pas du tout réussi à communiquer n’est ce pas ?

- Je l’ai écouté sur l’autre bateau.

Ni plus ni moins. Ca avait prit du temps et beaucoup d’acharnement mais le résultat payait. Et fallait pas croire : ça avait été une question de survie ! On avait beaucoup plus de valeur et d’intérêt à pouvoir comprendre les autres. D’autant plus que ce qui était inconnu faisait parfois peur même si avec sa taille et son poids, il ne devait sur le principe pas effrayer grand monde.

Mao repose le bol, venant chercher ce qu’il reste d’eau dans la cruche mais ne la buvant pas tout de suite, se plaisant seulement à constater qu’il y en avait encore pour étancher sa soif. Il relève les yeux sur Gabriel pour poursuivre :

- Ce n’est pas parfait mais je m’améliore…

Il précisait parce qu’il était assez orgueilleux pour n’avoir pas envie de s’entendre dire que son espagnol était bancal.

- Où sommes-nous ?

Géographiquement parlant évidemment. Il avait perdu le fil de ce genre de considération depuis qu’il naviguait et comme cela faisait des mois qu’il n’avait pas mit le pied sur la terre ferme, le continent lui manquait.

- C’est un navire de guerre ? Il y va ou il en vient ?

Ca aussi c’était quelque chose d’important non ? Parce que de ça pouvait dépendre ses chances de survivre ou de mourir… De s’enfuir aussi. Et finalement, une autre question, d’ordre pratique celle là :

- Je dois dire comment pour vous appeler ?

Parce que si on pouvait éviter une nouvelle crise de nerfs pour cause d’un quiproquo, ça l’arrangeait hein…
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